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La Voix du Cyclisme

Une passion : le cyclisme Une ambition : journaliste sportif Vous trouverez ici des chroniques régulières sur l'actualité du cyclisme :

World Tour 2.0

World Tour 2.0

C'est LE sujet de conversation de cette fin de saison ! Quelle tête aura le World Tour en 2017 ? L'Elite du cyclisme doit changer, c'est une certitude, mais la première version de la réforme WT sortie en janvier dernier avait partagé l'opinion en 2, d'un côté, l'ASO, organisateur du Tour de France, de la Vuelta, de Paris-Nice ou encore de Paris-Roubaix qui refusait le nouveau concept et menaçait le retrait de ses compétitions du calendrier d'une UCI impuissante face au refus du plus grand organisateur de courses cycliste au monde. Depuis quelques mois, la situation s'est apaisée, l'UCI étant obligé de modifier ses plans car il ne rimait à rien d'organiser un World Tour en absence de certaines des plus grandes épreuves de l'histoire du cyclisme. Les deux camps sont tombés d'accord en Juin dernier et ont fait connaître les nouvelles règles du jeu en août. Seul problème, le débat resurgit, en effet, la LNC (Ligue Nationale du Cyclisme), organisation française menée par Marc Madiot est passée à l'action, notamment dans le but de contester le nouveau calendrier. Quel World Tour pour 2017 ? Voici (le bon et) le mauvais de cette réforme qui fait polémique depuis le début de l'année :

Outre le fait de passer de 18 à 17 puis 16 équipes, le grand changement que l'on observera dans cette nouvelle édition est le calendrier, à la demande de la majorité des WorldTeams qui regrettent le trop grand nombre d'épreuves depuis quelques années maintenant. En réponse à ce mécontentement des 18 plus grandes équipes du monde, l'UCI a décidé... d'ajouter 10 courses au calendrier World Tour 2017 ! De quoi en faire râler plus d'un, vous l'aurez compris... Voilà la raison pour laquelle la LNC décide de faire barrage à l'UCI et menace l'organisation mondiale d'un recours au TAS (ndlr: Tribunal Arbitral des Sports). Cette demande ayant peu de chances d'aboutir, malheureusement pour Marc Madiot et les siens, le World Tour devrait donc bien accueillir la Cadel Evans Great Ocean Race, le Tour du Qatar, le Tour d'Abou Dabi, le Omloop Het Nieuwsblad, A travers les Flandres, les Strade Bianche, le Tour de Turquie, le Tour de Californie, le GP de Francfort et la RideLondon-Surrey Classic. Si l'apparition de certaines courses au sein de l'Elite Mondiale est légitime, on pense notamment aux Strade Bianche, à L'Omloop ou au Tour de Californie, qui sont des courses importantes du calendrier mondial et qui de pars leur enjeu et intérêt sportif ont un certain prestige, voient de grands coureurs s'inscrire au palmarès chaque année, on peut se poser des question sur l'entrée de certaines autres courses... Par exemple, la promotion des Tour du Qatar et d'Abou Dabi qui ne présentent clairement aucun enjeu sportif est de nature à nous faire penser que l'UCI cherche à "s'en mettre plein les poches" en donnant accès à l'Elite à ces épreuves. La critique peut également se faire pour les Cadel Evans Great Ocean Race et RideLondon Classic qui ont toutes les deux été crées dans les deux dernières années et qui par conséquent ont aucune histoire et n'ont certainement pas encore une notoriété assez élevée pour accéder au plus grand échelon mondial... Mais alors, que dire du Tour de Turquie ? Alors là mystère total, la catégorie 2.HC étant certainement déjà trop importante aux yeux des connaisseurs, alors la promouvoir en WT... Quelle idée...

L'autre problème reste le barème, comment hiérarchiser ces nouvelles courses ? Car si il est bien évident que le Tour de Turquie vaut moins que Paris-Nice, le barême World Tour Actuel comptabiliserait les deux courses comme Catégorie 3, ce qui voudrait dire qu'en terme de classement UCI, José Gonçalves aurait empoché autant de points que Geraint Thomas cette année. Encore une fois, on espère des changements en profondeur de ce barème qui n'aurait plus aucun sens...

Enfin, un système de montée-descente semble se dessiner (au plus grand bonheur des directeurs des équipes World Tour bien-entendu). Néanmoins, on reste dans le flou total concernant cette idée. En effet, les choses ne sont pas très claires, ce système de promotion-relégation serait basé sur une comparaison des résultats des trois dernières années entre la dernière équipe du classement World Tour et la première du Continental... Comparaison pas vraiment pertinente puisque les deux équipes n'auront pas participé aux mêmes épreuves tout au long des 3 dernières années écoulés et par conséquent, l'équipe World Tour aura eu bien plus d'occasions de briller sur les grandes courses que l'équipe Continentale... L'idée est bonne, mais le raisonnement est compliqué, pourquoi ne pas imposer une descente stricte pour la moins bonne équipe de première division et vice-versa (un peu comme dans Pro Cycling Manager pour les connaisseurs...). De plus, comme pour ajouter une dose d'incompréhension à cette réforme déjà bien compliquée, une équipe reléguée se verra invitée à participer à toutes les épreuves World Tour l'année suivante de sa descente en Continental. L'UCI affirme trouver là un moyen de stabiliser les équipes et les sponsors, certains diront que ces décisions sont encore une fois plus financières qu'autre chose, en essayant de les camoufler par un petit enjeu sportif qu'apporte ce système Montée-Descente...

Ces changements entreront en vigueur entre les saisons 2017 et 2018 et l'UCI laisse le temps aux nouvelles épreuves pour s'adapter en ne leur imposant que l'alignement de 10 WorldTeams et non de la totalité des équipes de première division (encore une fois un choix inexplicable, comment faire un classement mondial si toutes les WorldTeams ne participent pas à la totalité du calendrier ? Imaginons que deux équipes "jouent le maintien", comment justifier qu'une puisse être avantagée par rapport à l'autre en participant à plus de courses WT ?)

Vous l'aurez compris, cette réforme, qui partait sur de bonnes intentions (celles de mondialiser le WT et de stabiliser les équipes), pourrait finalement empirer les conditions des WolrdTeams et se transformer en fiasco à cause, notamment, de l'accession à de nouvelles courses qui n'ont pas vraiment leur place dans l'Elite. De plus l'accessibilité au World Tour pour les équipes Continentales va être de plus en plus compliquée car ce calendrier surchargé entraînera automatiquement le besoin d'un effectif encore plus fournit. Finalement, le seul bon point que l'on peut souligner aujourd'hui est le passage à 16 WorldTeams d'ici 2018 qui permettra aux petites formations de se frotter plus souvent à l'Elite du peloton...

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